Jean Meunier naît en 1890 dans une famille typique de la petite bourgeoisie (1) de cette époque. Son père est commerçant en toiles ; sa mère, Marie Charpe, règne en maîtresse femme sur la "maison". En 1903 décès de son frère François Marie Gabriel (11 ans), affectera beaucoup la famille. Ainsi pendant la guerre de 1914, prétextant d'une maladie de coeur, sa mère réussit à installer Jean à Béziers, loin du front; il joue du piano et regarde le monde.
Après la guerre il entreprend - contre son gré - des études de droit. Fasciné par les premiers pas de la photographie, il monte au contraire un « laboratoire » - vaste capharnaüm - dans la villa de Lentilly, où il développe ses premiers autochromes. Cette époque est faite d’observations de la lumière (couchers de soleil sur la Saône ), attirance pour des recherches sur les diverses techniques de tirage de l'époque (gomme bichromatée, charbon).
Le professorat l'attire. En 1925 au collège de Bourgoin et prend de nombreux clichés d’élèves et de professeurs. Nommé professeur d'anglais au Lycée Lalande (Bourg en Bresse de 1928 à 1948). Il organise des sorties avec ses élèves (2) en montagne surtout. C’est le deuxième âge de l’approche photographique de Jean Meunier.
Il fonde la Société de Photographie de Bourg en Bresse.
En ces années de crise il s’intéresse aux petites gens (enfants des rues, "petits métiers"…) et aux lieux de simplicité. A cette époque il se lie d'une amitié sans faille avec des personnalités hors pair, comme Jean Lanaud, André Bozonnet et Charles Antonin.
Ce sera l'époque bénie des "trois mousquetaires". Jean parcourt la France et quelques pays européens, accumulant des milliers de clichés stéréoscopiques sur verre (ascension du Mont Blanc avec un matériel lourd, Corse, Angleterre, Italie). Pendant la guerre, avec ses « copains des hautes cimes », il soutient la Résistance, ce qui lui vaudra d'être fiché par Vichy et muté loin de sa famille à Saint Chamond pendant quelques années.
A sa retraite de l'enseignement (1958), il "monte" un magasin de photographie à Tassin-la- demi-Lune ; le format 24x36 fait des ravages; les polaroïd, les flash jetables et autres "boites à savon " (cf clic-clac, merci Kodak) déferleront peu après... La grande époque des tirages "à l'ancienne" est belle et bien finie.